Récemment, un petit cyber-marchand m'a remonté une difficulté intéressante provenant de la maigre différence entre le spam et la prospection directe.
Traditionnellement, la prospection directe englobe tout message publicitaire respectant les dispositions de l'article L. 34-5 du Code des postes et communications électroniques. A l'inverse, le spam - ces courriers électroniques publicitaires "sauvages" - serait l'ensemble des courriers ne respectant pas ces prescriptions.
Si la distinction est juridiquement compréhensible, dans l'oeil du grand public, cette frontière devient quasiment transparente, tout message publicitaire (ou politique) reçu s'apparentant alors à du spam.
Parmi les traditionnels conseils qui peuvent être donnés en matière de lutte contre le spam, il est recommandé aux destinataires de spam de ne pas cliquer sur le lien "désabonnement" et de signaler le message reçu à l'adresse abuse@ du fournisseur d'accès de l'expéditeur.
Or, en matière de prospection directe, le discours est inverse : pour ne plus recevoir de tels messages sollicités (ou portant sur des produits analogues), il suffit de cliquer sur le lien valide de désabonnement.
Mais comme dans l'esprit du consommateur, toute prospection directe est du spam, ces consommateurs ont rarement recours (notamment pour des petits cyber-marchands rapidement qualifiés de spammeurs) au lien de désabonnement et préfèrent directement notifier le spam au fournisseur d'accès ou à l'hébergeur dudit cyber-marchand.
Cette pratique n'est pas sans incidence : certains prestataires techniques n'hésiteront pas à mettre en demeure le cyber-marchand de cesser ses activités de marketing direct (conformément aux dispositions contractuelles qui interdisent classiquement le spam). Des fournisseurs d'accès à l'internet "grand public" vont même jusqu'à suspendre le compte de l'abonné.
On est donc ici devant une difficulté importante. Comment communiquer les deux messages - de manière simple et compréhensible - aux consommateurs et leur expliquer 1/ la différence entre le spam et la prospection directe et 2/ la différence de comportement à avoir face au type de message reçu. L'information du grand public devient très difficile et quelques cyber-marchands doivent s'attendre, à moyen terme, à quelques difficultés avec leurs prestataires. Ils devront sans doute démontrer le respect des dispositions législatives applicables en la matière.
1 commentaire:
C'est tout l'objet du projet de site SignalSpam (mis en place par la DDM et qq associations professionnelles)de permettre un signalement des "vrais" spam et un désabonnement "rassurant" des prospections directs.
Amicalement.
B.
Enregistrer un commentaire