vendredi 19 novembre 2004

Un cybermarchand cybersquatté par la cyberpolice pour des cyberbonnes raisons

Au début du mois d'août 2004, le voyagiste Inkatour a déposé le bilan. Résultat plusieurs centaines d'internautes qui avaient réservé un voyage chez ce spécialiste de l'Amérique Latine ont vu leurs vacances disparaître (aucune place d'avion réservée, pas de confirmation dans les hotels, etc.). Résultat, plusieurs plaintes ont été déposées auprès de la justice.

Ainsi et sur réquisitions du procureur de la République près le tribunal de grande instance de Paris en date du 7 août 2004, une information judiciaire a été ouverte concernant des faits d’escroquerie et d’abus de confiance commis à l’occasion de l’activité de l’agence de voyages Inkatour.

Compte tenu du grand nombre de victimes susceptibles de se faire connaître, une procédure simplifiée a été mise en place pour porter plainte et se constituer partie civile. Laquelle ? Un formulaire à remplir par chaque internaute. Et quelle meilleure place pour le faire figurer que la page d'accueil de l'ancien site d'Inkatour .. qui est aujourd'hui un "avis aux victimes de l'agence de voyages Inkatour" publié grâce à l'intervention de la (très efficace) BEFTI (Brigade d'enquêtes sur les fraudes aux technologies de l'information).

Il s'agit à ma connaissance de la première fois que les autorités procèdent ainsi à un "défacement" d'un site marchand afin d'y faire figurer un appel à témoignage.

Autre technique plus récente : celle mise en oeuvre par un juge suisse afin de contacter les potentielles 15.000 victimes d'un vendeur proposant une "méthode de jeu" permettant de gagner à l'Euro-Millions. Résultat, plusieurs centaines de milliers d'euros détournés et la création d'un site dont l'adresse demeure confidentielle pour permettre aux victimes de déposer plainte.

1 commentaire:

Benoit Tabaka a dit…

Le site "défacé" est maintenant disponible dans Archive.org : http://web.archive.org/web/20050213092428/http://inkatour.fr/